Comprendre son bulletin de salaire
Le bulletin de salaire est édité chaque mois par l’employeur et doit être soigneusement conservé par l’employé. À première vue, il peut sembler complexe, et souvent on abandonne l’idée de comprendre. Cependant, il est essentiel d’en maîtriser les éléments clés, car comme on dit “la confiance n’exclut pas le contrôle”, “l’erreur est humaine” et (une petite dernière pour la route) “les bons comptes font les bons amis”.
Bref, tu l’auras compris, nous t’avons concocté un petit guide pour t’aider à apprivoiser ce fameux bulletin de salaire, le déchiffrer !
1. L’entête du Bulletin de salaire
Tes infos persos, une sorte de carte d’identité de ton poste !
Vérifie que le coefficient correspond à ce que tu as convenu avec ton employeur et ce qui est inscrit dans ton contrat de travail. Vérifie également la date d’entrée dans l’entreprise et ton poste. Dans cette partie, seulement la date va être modifiée chaque mois.
PS : si tu veux en savoir plus sur ton coefficient, consulte la grille des salaires en pharmacie.
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2. La suite du bulletin de salaire
Les 6 colonnes du bulletin de salaire
La suite du bulletin se présente sous la forme d’un tableau à 6 colonnes. Voici ci-dessous la signification de chaque colonne :
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3. Partie salaire
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Éléments de la partie salaire :
- 151.67 heures : nombre d’heures rémunérées pour un emploi en 35 h/semaine
- 19.67€ : taux horaire pour un coefficient 400
- Salaire brut : salaire avant déduction des charges, cotisations et impôts bref on ne s’emballe pas car l’important finalement c’est le net, c’est-à-dire ce qui va finir sur ton compte. Mais, il est important de comprendre ces déductions, ainsi que ce que paye concrètement ton ou ta titulaire.
Dans cette partie peuvent aussi apparaître :
- Les heures supplémentaires, si effectuées ce mois-ci
- Les congés, si pris ce mois-ci
– Pour les congés payés, il sera noté une ligne “heure en absence” et une ligne “indemnité de congés payés” : ces deux lignes se compensent.
– Pour les congés pris sans solde, seule la ligne “heure en absence” sera présente, et les heures non effectuées seront déduites du salaire. - Les éventuelles primes qui sont chargées pour l’employeur (prime d’ancienneté, prime d’astreinte de nuit) mais aussi les heures effectuées en garde.
Focus heures supplémentaires :
- Les 8 premières heures effectuées dans une même semaine sont payées 25% de plus que le taux horaire de base et les suivantes sont payées 50% de plus. Les heures supplémentaires sont exonérées d’impôt jusqu’à un montant seuil, ce seuil est défini par la convention collective à 150 heures.
- Heures supplémentaires maximales :
– Contingent annuel d’heures supplémentaires : 150 heures
– Nombre d’heures maximales de travail sur une semaine : 46 heures
– Nombre d’heures moyennes de travail maximum sur une période max de 12 semaines : 44 heures / semaines
Focus congés :
Pour un temps plein, l’employé.e cumule 2.5 jours par mois soit 30 jours ouvrables, pour les sociétés ouvertes jusqu’au samedi, par an soit 5 semaines par an.
Les congés payés s’acquièrent entre le 1er juin de l’année N et le 31 mai de l’année N+1 (année suivante). Les congés acquis durant cette période sont à prendre entre le 1er juin de l’année N+1 et le 31 mai de l’année N+2 (année suivante suivante !).
Ceci est la règle de base. Depuis peu il n’est plus obligatoire d’attendre 1 an pour poser ses premiers congés. Certains employeurs acceptent que les congés soient pris par anticipation ou alors sans solde (Congés sans solde = congé non payés).
4. Partie santé
Parce qu’en France nous avons la chance d’avoir la “Sécu” et ton employeur paie une partie de ta complémentaire santé.
Cette partie du bulletin de salaire regroupe les cotisations santé.
Les lignes en vert sont des cotisations pour la Sécurité sociale (branche assurance maladie et accidents du travail).
Les lignes en jaune correspondent à la complémentaire santé (mutuelle) d’entreprise. Le plus souvent une partie est à la charge de l’employé (dans la colonne à déduire) et une partie à la charge de l’employeur (dans la colonne charges patronales).
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5. Partie retraite
Il est important de savoir que tu cotises pour plus tard.
Cette partie du bulletin de salaire regroupe les cotisations concernant ta retraite.
Les lignes en vert sont des cotisations pour la retraite obligatoire (auprès de la Sécurité Sociale : branche assurance vieillesse).
La ligne en jaune correspond aux cotisations pour ta retraite complémentaire. Dans le cas des pharmaciens, la caisse de retraite complémentaire est la CAVP (Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens).
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6. Cotisations diverses
Cette partie du bulletin de salaire est une succession de cotisations diverses.
Tu t’en occupes pas vraiment lorsque tu regardes ton bulletin mais grâce à ton employeur et aux impôts prélevés sur ton salaire tu as la possibilité d’accéder à des aides pour ta famille, d’accéder au chômage si jamais tu perds ton travail… Ce sont des impôts oui, mais qui au final t’apportent une sécurité.
Jusqu’à arriver à la ligne suivante, qui regroupe le total des cotisations avec dans la colonne à déduire les cotisations à la charge de l’employé (déduites de son salaire brut) et les cotisations à la charge de l’employeur (envoyées aux différentes caisses concernées : URSSAF, Assurance Maladie…)
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7. Partie impôt
Cette partie là est transmise directement par le service des impôts à ton employeur suite à la déclaration que tu auras faîtes sur le site des impôts. Le taux appliqué d’imposition est personnalisé en fonction de la situation de chacun (marié, célibataire, avec des enfants, crédits d’impôts…), ce n’est pas ton employeur qui décide de te prendre plus ou moins d’argent 😊
- PAS = prélèvement à la source = les impôts sont prélevés directement sur le salaire de l’employé.
- Le calcul des impôts se fait sur la base du salaire net imposable (qui équivaut “en gros” au salaire brut – total des cotisations).
- Le chiffre en jaune correspond au taux d’imposition de l’employé.
- Le chiffre en bleu correspond au montant en € d’impôts prélevé sur le salaire de l’employé ce mois-ci.
- Le chiffre en violet correspond au montant en € d’impôts prélevé depuis le début de l’année.
- Le montant net social est le montant à déclarer auprès des institutions d’aide (ex : caf) afin de prétendre à des aides sociales.
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Focus impôts :
- Le taux d’imposition est propre à chacun selon la situation personnelle et familiale…
Il est à renseigner sur l’espace en ligne du site des impôts (après calcul basé sur tes revenus…).
Ensuite les impôts transmettent ce taux à l’employeur pour qu’il soit reporté sur le bulletin de salaire. - Attention : Bien vérifier que le taux inscrit sur ton bulletin de salaire correspond bien à celui inscrit dans ton espace en ligne du site des impôts.
En effet, si le taux est trop faible, le PAS ne sera pas suffisant et tu auras à régler une différence lors de la déclaration annuelle d’impôts.
Très souvent les premiers mois de travail dans une nouvelle pharmacie, le taux d’imposition n’est pas remonté à l’employeur. Le taux figurant sur le bulletin peut donc ne pas être bon les premiers mois.
8. Net à payer
Enfin ce que tu vas avoir concrètement sur ton compte !
C’est le montant que le salarié va vraiment toucher sur son compte déduction faite des impôts et charges.
9. Tableau récapitulatif
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Prenons l’exemple de l’année de référence qui s’étale de Juin 2024 à mai 2025, durant cette période le salarié à temps plein va cumuler 30 jours de congés. Dans notre tableau cette année de référence correspond à la colonne Congé N.
L’année de référence, dans notre exemple, correspondant à Congés N-1 est l’année de référence s’étalant de Juin 2023 à Mai 2024.
Partons du principe que l’employé n’a pas pris de congés sur l’année de référence correspondant à Congés N-1, il a donc un compteur “Acquis” équivalent à un cumul de 30 congés payés.
Nous sommes au mois de Janvier 2025, le salarié aura donc commencé à accumuler des congés sur l’année de référence correspondant à Congé N, puisque 8 mois ce sont écoulés, il aura acquis 20 congés payés sur l’année de référence s’étalant de Juin 2024 à Mai 2025.
Le salarié a souhaité prendre des jours de congés durant le mois de janvier, équivalent à 6 jours. Ces 6 jours vont être caractérisés comme “Pris” dans le tableau ci-dessus.
Ils seront décomptés des plus vieux congés acquis par le salarié, soit ceux de l’année correspondant à la colonne “Congé N-1”.
10. Durée de conservation
La conservation par l’employeur est de 5 ans pour les bulletins au format papier, et pour ceux hébergés dans un coffre-fort numérique la durée est de 50 ans ou 6 ans après le départ du salarié de l’entreprise.
Pour le/la salarié.e, il faut tous les conserver et au minimum jusqu’à ta demande de retraite ! (petit conseil, fais toi un dossier sur ton ordi, et scanne les ou enregistre les tous, et ce tous les mois)